vendredi 4 novembre 2011

Silence on tire - Nous ne serons jamais des héros

Alors aujourd’hui, j’ai un besoin irrépressible de rendre hommage, au travers d’une longue tirade d’une demoiselle nommée Lucy, un des personnages de la BD des copains, j’ai nommé Olivier Jouvray, Fred et Greg Salsedo. Ce morceau de cette sublime BD résume tout à fait notre société actuelle et je les remercie pour ce joli portrait de notre époque. 

Ce soir je n’ai rien a ajouter à part, une bonne lecture !  


«  On dit toujours que pour devenir adulte, faut finir son Œdipe et tuer son père ou des conneries du genre. J’ai pas de combat à mener contre mes vieux moi, on doit se battre contre soi –même et les certitudes dont on peut se convaincre. 

Tu vois nos parents nous disent qu’on peut choisir le métier qu’on veut, la vie qu’on veut, qu’on a la liberté totale, mais tout ça on se sait pas quoi en foutre !

Eux, dans les années 80, ils se sont choisi un nouveau dieu, c’est le pognon et direct ils nous ont pondu une belle crise économique et la promesse d’un séjour longue durée aux assédics…

Donc tu vois, ce ne sont plus nos parents ou les valeurs traditionnelles qui nous empêchent de trouver une voie perso, c’est qu’on a toujours l’impression d’être dans une jungle où la seule loi en vigueur est celle de la survie… ça a fait une nous une génération de pétochards, de mouille culs, de trouillards…
Alors on retourne aux vieilles valeurs, le pognon, la bagnole, la baraque avec les gosses et le chien et un peu de religion par dessus… Pfff…

Nos grands parents, eux, n’avaient pas d’autres choix que de suivre une voix dictée par le système social. Ensuite ils partaient faire la guerre, et ceux qui survivaient étaient des héros.
Nos parents n’ont pas connu la guerre mais ils ont eu les couilles de faire la révolution, ce sont les héros de 68… Mais ils ont la carte gold dans le slip maintenant.

Et nous , on a ni guerre, ni révolution à faire, pas d’adversaire à combattre, pas de parents à affronter … Si on cherche à se distinguer d’une manière ou d’une autre, une marque de pompes ou un déodorant quelconque va s’empresser de récupérer tes idées pour vendre des merdes en masse…

On sera jamais des héros,  faut faire le deuil de ce vieux fantasme. On doit réussir notre passage sur terre d’une manière ou d’une autre. »


Et la petite référence qui va bien ! 

Nous ne serons jamais des Héros, d'Olivier Jouvray et des frères Salsedo