samedi 4 juin 2011

Silence on tire - Mon concombre m'a refilé une bactérie ! Je peux l'accuser de viol?

                Depuis l’affaire DSK, les associations féministes se sont réveillées, et ce à juste titre, à trop défendre la présomption d’innocence de l’ancien président du FMI (et j’en ai fait malheureusement partie), on a trop souvent oublié que malgré tout la victime n’est pas DSK mais bien cette jeune employée qui aurait subi des agressions sexuelles de la part du socialiste. Par précaution j’emploierai à chaque fois le conditionnel pour éviter les raccourcis trop rapides. La prochaine audition de DSK aura lieu le 6 Juin, mais l’affaire elle-même est éclipsée par ses rebondissements nombreux.

                Georges Tron, membre du gouvernement jusqu’il y a peu fait l’objet d’une plainte pour harcèlement sexuel sur deux employées de sa mairie. Certains proclament que l’affaire DSK ne joue en rien dans les conséquences de l’affaire Tron, et pourtant. Quatre jours seulement après le scandale l’ancien secrétaire d’Etat démissionne pour selon lui se défendre au mieux. La présomption d’innocence largement évoquée en ce moment en prend un coup, et comme l’a souligné Robert Badinter sur France Inter, démissionner est déjà un aveu de culpabilité… Alors que penser de tout ça…

                Mais le « meilleur » dans tout ça vient d’un philosophe et ancien ministre de l’éducation nationale, M. Luc Ferry  qui jette le trouble dans la classe politique en jetant un bon gros pavé bien puant dans la marre, en se piquant devant des journalistes et à heure de grande écoute des accusation poussées de pédophilie qu’aurait commis un ancien ministre : « un ancien ministre s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons». Pire encore, le premier ministre de l’époque aurait été au courant et aurait étouffé l’affaire ! Diable ! Voilà des accusations plutôt glauques, mais où sont la place et l’intérêt de M. Ferry à jeter de telles accusations à la presse, et pourquoi n’est-il pas allé voir les autorités plutôt que de jeter encore un peu plus d’opprobre sur nos hommes et femmes politiques. Il semblerait que M. Jack Lang soit dans le viseur de M. Ferry… 

                Depuis, plusieurs années déjà le divorce est consommé entre le peuple et les partis politiques, Daniel Balavoine dénonçait dans les années 80, les états d’âmes d’une jeunesse qui n’en pouvait plus et qui pourrait virer dans l’extrémisme. 



                 Trente ans plus tard la donne n’a clairement pas changée, et à en croire les journalistes et les scandales qui s’accumulent cela ne va pas aller en s’arrangeant. Un exemple parmi l’actualité est celui de «  Los indignados » ces jeunes espagnols qui font face à un chômage de plus de 25% dans une Espagne en crise économique et désormais politique. Ces « fils du livre de Stéphane Hessel » habitent pacifiquement sur les grandes places de l’Europe entière pour réclamer un retour à la démocratie et un changement radical dans notre société. Malheureusement pour nos amis espagnols, ils se sont fait virer manu militari de la place où ils campaient à grands coups de matraques. Les gouvernements devraient craindre le peuple et non l’inverse. Il y a des signes qui ne trompent pas, le ras le bol est bien présent, sous jacent, et il ne tardera pas à exploser.

                Pendant ce temps à l’étranger en Allemagne des gens meurent d’une bactérie particulièrement résistante aux antibiotiques classiques. Il fallait bien pour le gouvernement allemand trouver vite un responsable pour éviter une panique qui aurait enflé. Et ce coupable a été le concombre venu d’Espagne, visiblement au vu des premiers éléments il aurait été porteur des germes de cette bactérie. Le démenti est tombé quelques jours plus tard, les fruits et légumes espagnols n’y sont pour rien, mais ça à suffit à créer une panique anti-fruits et légumes espagnols, et même nos concitoyens avisés et paranoïaques à l’extrême boudaient les légumes considérés par beaucoup comme mauvais pour la santé. Conséquences économiques désastreuses pour les filières agricoles et surtout pour la campagne gouvernementale qui nous incite à manger cinq fruits et légumes par jour. J’insère ici une petite parenthèse personnelle, je ne me suis jamais senti aussi extra-terrestre qu’aujourd’hui lorsqu’au marché j’ai acheté un concombre !

                Enfin, terminons par un joli défonçage de porte bien grande ouverte ! Le bon Français des familles serait macho, et la femme aurait encore à subir les quolibets, les remarques, et les discriminations dans notre si belle société. Les journaux, hebdomadaires en font leurs choux gras. Mais, il y a de quoi halluciner, nombre de gens se réveillent alors que ça fait des années que c’est régulièrement souligné. Oui, les femmes sont moins payées (en général), subissent plus facilement de harcèlements en tous genres, et c’est bien d’en parler et de s’en indigner mais ce n’est pas sur quelques semaines qu’il faut agir c’est un véritable travail de fond qui n’est pas encore achevé loin de la. L’héritage judéo-chrétien si cher à notre président Sarkozy a brimé la femme pendant des siècles, et même si heureusement ces dernières sont libres de leurs actes et ne dépendent de personne, le chemin à parcourir. Certes les exemples qui vont être cités commencent à vieillir, mais il suffit d’entendre Simone Veil témoigner des pressions, insultes et autres rabaissements lorsqu’elle s’est battue pour promulguer la loi sur l’avortement. Ou alors De Gaulle déclarant que si les femmes entraient au gouvernement il faudrait créer « un sous-secrétariat d’Etat au tricot ». Il n’est pas si loin le temps où les femmes dépendaient de leur père ou de leur mari, mais de la à s’en étonner et faire comme si on découvrait tout cela c’est d’une terrible hypocrisie. Encore un beau reflet de notre société. Mesdemoiselles, Mesdames courage !