vendredi 8 avril 2011

Silence on tire - Jean Marie Guéant

Mesdames, messieurs, j'ai le plaisir de vous annoncer que l’État Français a pris un solide virage à l’extrême droite, on pensait que Brice Hortefeux avait fait le plus gros du boulot avec son comparse Eric Besson! Que nenni ! Ne voyez vous pas venir le très proche conseiller de Nicolas Sarkozy, M. Claude Guéant qui est en train de bafouer toutes les valeurs et principes de notre République. Islam, laïcité, immigration tout y passe et de manière assez impressionnante.

Il y a de plus en plus de musulmans en France, et le fait qu'ils n'aient pas forcément de lieux de cultes amènent parfois à des prières de rues, dénoncées il y a quelques semaines par Marine Le Pen, et bien Monsieur Guéant réplique en soulignant qu'il y a trop de musulmans en France et que cela gène les français qui ne se sentent plus chez eux. Oublierait-on que ces musulmans sont français avant d'être croyants, et que nombre d'entre eux font passer leur nationalité française avant d'être croyant ! Non il ne fait pas bon à être musulman en France aujourd'hui!

Et puis tiens, tant qu'à faire on a qu'à fermer les frontières françaises et comme ça on aura toute liberté pour traiter comme bon il nous semble le problème de l'immigration ! Alors M. Guéant oui c'est la crise, et actuellement on ne peut pas accueillir tout le monde, mais il n'est pas pour autant nécessaire de vouloir augmenter à tout prix les expulsions qui coûtent également très cher à l'Etat français. Mais souvenez vous M. Guéant, que pendant les 30 glorieuses, les gouvernements successifs de la Vème république étaient bien heureux de pouvoir trouver de la main d'oeuvre peu chère pour travailler en France. Alors quoi tous ces gens devraient venir en France et rentrer chez eux lorsqu'on a plus besoin d'eux, du bon travailleur jetable. Bien sur on ne peut pas accueillir tout le monde, mais dans ce cas la arrêtons de nous auto-proclamer patrie des droits de l'homme et d'accueil !

M. Guéant vous avez des propos qui jettent opprobre sur notre République, et le pire dans tout ça, c'est que tout ça se passe dans l'anonymat le plus complet, la faute aux évènements internationaux toujours aussi présents, et peut-être aussi par un contrôle plus ou moins subtil de l'information française. Les sujets ne manquent pas, Côte d'Ivoire ou l'ingérence française est de plus en plus forte sous couvert d'une demande de l'ONU. Libye, ou après les éclatantes frappes aériennes, les premières bavures apparaissent et Khadafi est toujours la plus omniprésent que jamais. Et bien sur le Japon toujours ou nos braves ingénieurs d'Areva et d'EDF essayent d'empêcher l'inévitable, alors que les japonais essuient toujours des répliques du séisme du 11 Mars.

Oui, j'ai volontairement utilisé le nom de M. Le Pen dans le titre de mon article, mais il est évident que ce genre de discours sortent tout droit de l’idéologie d’extrême droite. Si M. Le Pen avait prononcé le quart de ce qui a été dit par le ministre de l'intérieur il y aurait eu un lever de bouclier qu'on n'ose pas imaginer. Au lieu de ça des paroles nauséabondes sont dites par un ministre d’État qui plus est par le ministre de l'intérieur qui est également ministre des cultes et qui est censé faire vivre les différentes communautés ensemble et non les monter les unes contre les autres. A force de trop vouloir faire de l’œil au front national, on finit comme aux précédentes élections à ne pas appeler à voter pour un parti républicain et respectable (ou presque). Je salue ici l'initiative de certaines personnalités de l'UMP qui ont su s'imposer à contre courant de la stratégie du président!

Au final, la vague bleu Marine, n'a même pas besoin de cadres du FN pour s'amplifier loin de la, M. Sarkozy, M. Guéant et quelques autres ministres s'en chargent de la plus belle des manières. Attention cependant à ne pas trop jouer avec la flamme qui semble s'éteindre, les retours de feu sont fréquents, et avec toute les qualités de communicant du président de la République, il se peut un jour que l'UMP ne passe pas le premier tour des élections présidentielles, et que le 21 Avril se retourne contre vous ! Mais si vous lecteurs, tout cela ne vous fait rien, au moment de devoir choisir un nouveau chef d'Etat, ou de s'apercevoir qu'il est trop tard pour changer les choses. Pour trouver les coupables, vous n'aurez qu'une chose à faire, et moi également, regardez vous dans un miroir... Qu'on se le dise...

J'ai lu, on en parle - Polina

Polina est une jeune fille de 6 ans qui vient d'être admise à la très réputée académie Bojinski, qui forme depuis des années les meilleures danseuses classique. Bojinski est un professeur réputé pour son talent mais également sa sévérité, peu d'élèves le supportent. Mais Polina, est la favorite de ce dernier, et va entretenir avec son professeur des relations de travail assez difficiles, mais elle est douée d'un talent hors pair, son talent va faire qu'elle va travailler beaucoup plus que les autres. Mais la voie qui semble se tracer devant Polina ne lui convient pas forcément et le petit rat de l'opéra va vite apprendre à voler de ses propres ailes !

Bastien Vives, présenté par beaucoup comme un des talents montant de la nouvelle génération de la BD, nous présente ici son nouvel album intégralement en noir et blanc et en plus de 100 pages. Nous sommes en plongée dans le monde impitoyable de la danse classique, avec ses concours, ses ballets et ses lots de pleurs et de déception. L'auteur de "Dans mes yeux" ou "Le goût du chlore" nous livre ici une belle BD très documentée, et efficace. Malgré tout, je reste sceptique, et cette BD a un petit goût d'inachevé, au vu du talent de l'auteur, pourquoi se cantonne-t-il au même style, cette réflexion s'impose à bien d'autres auteurs bien sur ...


Polina, de Bastien Vivès aux éditions KSTR

Y'a bon toi lire - Blast

Polza Mancini, obèse, écrivain et SDF est interrogé par les policiers à la suite d'une sombre affaire dont nous ne connaissons pas les tenants ni les aboutissants. Tout ce que l'on sait c'est que Carole Oudinot une jeune fille a été victime d'une agression, et l'on peut supposer que Polza Mancini y est pour quelque chose. Les policiers n'ont qu'une seule chose à faire pour faire parler l'écrivain, le laisser raconter sa vie et sa recherche de plus en plus intensive d'une sorte d'explosion intérieure pleine de couleurs, le Blast!

Le premier tome de Blast avait été salué par la critique et par le public. Le réseau des librairies spécialisées en BD en avait fait son album de l'année, et ce à juste titre. Cet album est arrivé comme un OVNI dans la planète BD qui tourne un peu en rond depuis quelques années. Et Manu Larcenet après le combat ordinaire, revient mettre une sacrée claque à énorme de monde avec ces albums. Le récit très travaillé et très solide sur l'histoire de cet homme torturé par la mort de son père, son agoraphobie, et sa recherche presque maladive du Blast est fantastiquement amené par le talent de Larcenet. Que dire du tome 2, aussi puissant que le premier! Alors oui, autant je dénigre une grande partie de la production actuelle de BD que je trouve inintéressante, mais je dois avouer que j'ai pris un réel plaisir à lire ce livre, et indéniablement je n'en suis pas ressorti indemne ! 


Blast T2 de Manu Larcenet aux éditions Dargaud